De
la dualité de l'esprit
L'Homme pourra-t-il rompre un jour avec cette pensée manichéenne?
À regarder l'Histoire des Hommes, tout porte à croire que nous ne puissions évoluer, que nous ne puissions faire de grands choses dans ce monde qu'en opposition à un autre monde.
Le Manichéisme agirait donc comme un puissant moteur propre à faire avancer les Hommes?
Il est vrai que pour avoir conscience de sa propre existence, il faut se confronter à une altérité (c'est en reconnaissant l'Autre comme différent de soi que l'on acquière une certaine conscience de soi); mais confrontation n'implique pas nécessairement opposition. Et lorsque l'opposition se transforme en haine, alors l'altérité agit à son tour comme un puissant moteur propre à alimenter notre besoin de violence; l'Autre devient celui à combattre, celui auquel on ne veut surtout pas ressembler.
On nous balance alors l'épouvantail de l'axe du mal, cette chimère qui n'est là que pour tenter de nous rassurer, surtout nous assurer que c'est nous qui sommes dans le bien.
Bien contre mal.
De tout temps, les religions se sont emparées de ces concepts, relayées à présent par les gouvernements depuis que le pouvoir est passé entre leurs mains.
Bien contre mal.
N'est-ce pas le principe même de toutes les religions de définir le bien en l'opposant au mal?
Ainsi, de tout temps, cette pensée manichéenne a baigné l'esprit des Hommes, nous formatant à un mode de pensée binaire qui nous réduit à dire. . . "je t'haime" à notre prochain.
Puissant moteur d'un côté, source d'aveuglement de l'autre.
Et si nous élargissions notre pensée? Et si le moteur était trop puissant et nous empêchait de voir le paysage?
Coupons le moteur et arrêtons-nous un instant. Peut-être serons-nous surpris de ce que l'on verra. Peut-être même que la communauté des Hommes découvrira qu'elle peut tout aussi bien faire de belles choses, et peut-être même plus, dans la "communion" plutôt que dans l'opposition.
Mais peut-être est-ce notre cerveau bicéphale qui nous interdit de rompre avec cette dualité de pensée?
Si le fonctionnement d'un ordinateur peut être ramené à une simple succession de 0 et de 1, n'oublions pas que l'Homme n'est justement pas une machine.
Alors entre deux possibilités, choisissons toujours la troisième...
02.06.06
