Des tomates et des hommes



Avant tout, vérifiez que vous disposez d'un télencéphale hautement développé ET d'un pouce préhenseur (au moins un, mais pas plus de deux), sinon, vous ne pourrez pas comprendre ce qui va suivre, encore moins regardez L'île aux fleurs, court-métrage du Brésilien Jorge Frutado
au cynisme pédagogique décapant qui nous met face au paradoxe sociétal dans lequel nous vivons.

Mais avant de vous lancer dans le visionnage de ce film, prenez le temps de vous procurer, par tout moyen à votre convenance, un kilo de tomates.
Disposez-les devant vous, et observez-les bien sous toute les coutures.

Maintenant, faites venir un cochon chez vous, de préférence vivant.
Disposez-le devant vous, et observez-le bien sous toute les coutures.


Et maintenant, posez-vous la question suivante:

Qu'est-ce qui différencie l'Homme du cochon? 

La tomate peut-être. . .



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Quels Hommes sommes-nous pour faire vivre ça à d'autres Hommes? Quels Hommes sommes-nous pour continuer à ignorer lâchement la misère dans laquelle nous entretenons d'autres Hommes?

Et tout ça pour quoi?


Pour préserver notre sentiment de richesse, de puissance?


Mais la richesse de ces Hommes libres disposant, comme nous, d'un télencéphale hautement développé et de pouces préhenseurs, est autre. Elle n'est pas quantifiable; on ne peut pas la mesurer.
Voilà pourquoi elle ne nous intéresse pas.

L'île aux fleurs tend à nous montrer que notre modèle sociétal prend l'eau. 
Nous serons bientôt de plus en plus nombreux à nous retrouver pour 5 minutes, peut-être moins, de l'autre côté de la barrière sous le regard amusé d'un cochon. 


Mais alors, qui va cultiver les tomates? 

24.08.06







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