Et si c'était vrai?
La Révolution est en marche, mais pas celle que l'on croit. Plus
de 2 siècles après que le peuple se soit libéré du joug d'une noblesse
décadente, le pouvoir semble insidieusement être retourné aux mains
d'une poignée de privilégiés. La révolution est bien en
marche, mais au sens littéral.
Oui, notre système
politique actuel ressemble trait pour trait au fonctionnement de
l'Ancien Régime.
Seuls
les termes ont changé, mais au final, c'est toujours le tiers-état qui
entretient la noblesse par son travail. On nous donne à espérer plus de
richesses en travaillant plus, mais au bout du compte, jamais le peuple
n'atteindra le niveau de vie des patrons qui nous gouvernent. Mieux
même, ils l'entretiennent cette misère, l'organisent au besoin, afin
que ces aristocrates modernes conservent leurs privilèges. Le choix des réformes, peut-être pas; mais des méthodes pour y arriver, oui. Et le discours présidentiel joue sur cette ambiguïté en confondant réforme et méthode, réduisant ainsi à néant dans l'opinion publique l'idée même que l'on puisse penser les réformes autrement. Ne tente-t'on plutôt de sauver un modèle économique inégalitaire qui consiste à utiliser les plus pauvres pour enrichir les plus riches? Il me semble que lorsque l'on tente de culpabiliser les uns en valorisants les autres, on se rapproche des méthodes des gouvernements totalitaires qui consistent à imposer une vision du monde uniforme. Le salaire au mérite dans la fonction publique en est un exemple, tout comme les tests ADN "facultatifs" pour les candidats au regroupement familial. La suspicion devient la règle; faisons la chasse aux mauvais fonctionnaires, aux immigrés malhonnêtes, et préservons les stocks options des riches patrons français ainsi que leurs salaires exorbitants aux yeux du commun des mortels. Eux qui ont tant travaillé pour en arriver là; eux qui n'ont pas compté leurs heures, ils ne l'ont pas volé leur argent ...comme si les ouvriers, eux, la volaient leur misérable paye... Laissons
les patrons voyous puiser allègrement dans les caisses de leurs
entreprises et faisons la chasse aux mauvais citoyens qui tentent
parfois tout simplement de faire vivre décemment leur famille pendant
que d'autres coulent des jours dorés sur leurs yachts de luxe dont le
prix d'achat est bien supérieur au salaire de toute une vie d'un
salarié
lambda.
Car ce qui est valorisé dans le discours officiel, ce n'est pas la valeur travail, non, mais la valeur argent. Travailler plus, non pas pour un développement personnel, mais pour avoir plus d'argent, pour s'identifier à cette aristocratie moderne qui n'aspire qu'à une chose, conserver ses privilèges. Arrêtons de nous mentir en valorisant l'expérience des seniors là où le patronat ne recherche que la rentabilité: légalisons le travail à 14 ans; quitte à travailler plus, autant travailler plus jeune. Arrêtons de nous mentir en affirmant qu'on n'a pas le choix. On n'a toujours le choix, notamment celui de développer une économie solidaire dans laquelle le profit ne serait pas une fin en soi, mais un moyen de rendre sa dignité à l'Homme. Mais
tout ceci n'est qu'une illusion. La France
accueille avec les honneurs
(et nos impôts) dûs à son rang le plus haut dignitaire libyen, lui
offrant ainsi une image d'homme respectable, en échange de prétendu
contrats juteux qui fourniront du travail aux ouvriers français. On ne
peut donc pas le reprocher à notre Président.
L'argent n'a pas d'odeur,
c'est bien connu. Et puis... si ce n'est pas nous qui le faisons
...d'autres le feront...
C'est ça la dignité
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